Ma Lotus 340R N°111 est finie… Elle est d’un bleu "club Racer", une couleur Lotus évidemment !
Tous mes samedis depuis janvier ont été dédiés à la 340R. De bons moments en compagnie de Jean-Paul… et Eyrton.
On est en Janvier. Jusqu’à quel stade pousser le rafraichissement de ma 340R ? Le nécessaire avait été fait en octobre pour l’expertise. Ces travaux de préparation à l’expertise ont montré que la N°111 est en excellent état. Les trains roulants, une fois nettoyés semblent neufs, le châssis est immaculé. Maintenant, la volonté est de faire du préventif, de l’optimisation, du réglage fin et… une nouvelle couleur. Jean-Paul, of course, assume la partie mécanique et je m’occupe de la carrosserie. Eh bien, rien n’a été oublié, tout a été revu, et même plus encore au fur et à mesure de l’avancement du projet. Et, pour les puristes, tout est absolument réversible !
La cellule de la 340R est rapidement mise à nue. A l’intérieur (y a-t-il vraiment un intérieur ?), les inserts, pièces d’ornement vieillissant très mal sur toutes les 340R, ne peuvent être enlevés que si on les décolle, une entreprise aussi téméraire qu’inédite que je voulais éviter. Après avoir essayé diverses méthodes (dégraissage, ponçage, wrapping) j’ai finalement décidé de les enlever en me faisant un outil ad hoc avec un tuyau de frein bricolé et… de l’huile de coude. Il fallait accepter le risque de casser ces pièces introuvables et de se lancer dans l’inconnu… Assisté de Fabrice (@FAB.) au cutter et de Jean-Paul, il nous aura fallut plus de trois heures pour décoller le premier insert !
A noter que ces inserts ont dû être repeints une deuxième fois car la matière avait absorbé une partie de la peinture. Pour information, peinture DuPont (fournisseur de Lotus), hors de prix par ailleurs, CHF 140.- HT le kilo ! Et uniquement à 100% ! Peu de carrosserie mais 5kg tout de même !
Ensuite, les côtés de l’habitacle sur lesquels sont collés lesdits inserts, sont eux-mêmes recouverts d’une peinture de mauvaise qualité et peu pratique à travailler. J’ai décidé de recouvrir ces côtés avec un film adhésif, une sorte de wrapping. Durant cette étape, Fabrice m’a été d’une grande aide dans le choix du produit et dans son application. Ah oui ! Il l’a posé lui-même… C’est chouette d’avoir des amis comme ça. Qu’il en soit ici grandement remercié. Fabrice, sans toi, il m’aurait manqué une étape, de celles que l’on voit à chaque fois que l’on monte dans la voiture, autant dire que j’apprécie ;o)
Après six semaines, la carrosserie et les pièces détachées sont prêtes.
Pour le transport de ces pièces fraichement repeintes, j’ai emprunté tous les jouets gonflables des gosses de nos voisins que j’ai placés pour caler tout cela dans la remorque. Épuisant travail de dégonflage pour certains…
A peine ces pièces déchargées dans le garage Cristal que commençait le stress de Jean-Paul… Ne pas abîmer une de ces pièces qui étaient un peu partout dans le garage. En fait, un stress entre maniaques. S’il y a bien quelque chose qui nous rassemble, c’est le souci du détail. Ne rien laisser passer, tout voir ! Et avec une 340R dans cette situation, il ne doit pas y avoir de demi-mesure. C’est la totale !
Vint le moment de franchir le premier pas du remontage de la carrosserie, celui du recollage des inserts. Car, cela fonctionne comme un puzzle, il faut remonter les inserts pour remonter la console de direction puis le support des compteurs (la banane) pour pouvoir remettre la carrosserie sur la caisse.
Juste avant le remontage, j’en profite pour remplacer le plastic qui recouvre la plage avant sur le tableau de bord qui gondole et se décolle si facilement au soleil. Cette pièce est remplacée par une pièce en carbone.
Un moment symbolique… La pose de l’insigne Lotus sur l’avant de la carrosserie…
Un samedi comme un autre… je me rendais au Garage Cristal pour travailler sur différentes pièces, faire mes bricoles. A ma grande surprise, une bonne équipe était sur place : Jean-Paul m’avait organisé en cachette pour ce jour-là, le remontage de la carrosserie sur la caisse. Ainsi fut fait en moins de 15mn. Il faut dire que JP maîtrise particulièrement bien la manœuvre et sait exactement comment s’y prendre. C’était une étape importante, le début d’un aboutissement…
La mécanique de la voiture est entre les mains de Jean-Paul. Tout ce qu’il touche est contrôlé, ajusté voire changé, par nécessité (rarement) ou par prévention (souvent). Il a été décidé de réviser les papillons d’admission d’air qui étaient très légèrement décalés.
Tant d’éléments ont été revus en plus de ce qui avait déjà été fait en octobre dernier. Nouveau radiateur alu, nouveaux tuyaux d’eau, toutes les sondes neuves, nouveaux câbles de boite à vitesse, nouveaux filtres, nouvel échappement, nouveaux soufflets de cardans ayant eux-mêmes fait l’objet d’une réfection comme tous les éléments du châssis, etc. Véritablement, rien n’a été occulté durant ce printemps. Sans compter les petits détails (rappels latéraux des clignotants fumés, clignotants arrière rouges, volant snap off, ventilo à commande manuelle, etc.).
J’en ai aussi profité pour nettoyer et rafraîchir les sièges et les inserts en Alcantara.
Une étape simple mais longue… A l’origine, les phares sont recouverts d’un film autocollant. Avec le temps, ce film s’est fondu dans la matière qui a pris une apparence incompatible avec le niveau de qualité ambitionné. Jean-Paul me parle de ponçage ?! Moment d’hésitation puis… au bluff, premières griffures au papier de verre, les dés sont lancés ! Deux samedi entiers auront été consacrés à la rénovation de la coque des phares, le ponçage suivi du polissage... A l’huile de coude, une fois encore (quand on aime, on ne compte pas ses heures !). Là encore, il fallait oser car ces phares sont juste totalement introuvables.
Avant…
Après…
Le projet initial de rénovation a donc été continuellement amélioré. Le jeu appelle le jeu. Et quand on parle 340R, on est plutôt joueur ! Par exemple, la prise de charge 12V qui se trouve sur la console médiane, juste devant le levier de vitesse, avait été modifiée de manière non conforme à l’origine par le précédent propriétaire. Moralité, le petit clapet manquant, de fabrication LEMO, entreprise vaudoise alors fournisseur de Lotus, a été recherché, trouvé à l’usine, commandé (par lot de 10 minimum !) et installé. Tout est dans le détail, surtout pour un collector.
La pose de Nitrons avec des ressorts Eibach a aussi été un choix cohérent. Je veux une belle 340R mais aussi une 340R performante. En plus, c’est la N° 111 !
J’ai encore fait anodiser en noir les supports d’aileron et peindre mes jantes Victory, histoire de conférer un look "Black & Blue" à ma voiture.
Enfin, il fallait bien qu’un jour le projet aboutisse. Un samedi de fin mai, Jean-Paul et moi-même tournions autour de la voiture. "Non, vraiment, il n’y a plus rien à faire!"
Voilà, nous étions au bout… Maintenant, il faut rouler ! Après le lunch dans notre endroit habituel où le patron doit se dire que nous sommes pacsés au fil des samedi à manger en tête à tête… Nous sortons nos 340R pour une virée. Quel pied !
Mais quel pied ! Les Nitrons améliorent tant la tenue de route par rapport aux Bilstein, les nouveaux câbles de vitesse procurent confort et précision, les aiguilles du Stack révisé jouent allègrement, la couleur est superbe sous le soleil, le moteur hurle sa joie communicative et donne le meilleur de lui-même. Quel pêche... Que du bonheur. Elle est exactement comme je la voulais, comme je l’imaginais il y a plus d’une année quand j’ai commencé mes recherches !
Que mon ami photographe, Fabio, soit ici chaleureusement remercié pour ses belles photos!
Enfin, mon Ami Jean-Paul, last but not least… Nous avons passé de sacrés bons moments entre passionnés. Tu as bossé sur ma voiture comme si c’était la tienne. C’est une belle expérience de passion partagée, de relations humaines et d’amour du travail bien fait… Tu le sais, sans toi, je ne me serais pas lancé dans cette aventure. Maintenant, j'ai une voiture qui me plait tant et tu y as tellement contribué. Je t'en suis si reconnaissant...
Merci JP…
Quand je rédige ce message, un dimanche pluvieux, je fume un cigare dans mon garage, assis au volant de ma TR3A de 59, le notebook sur les genoux, juste à côté de ma 340R que je couve du regard.
Tout va bien…